SOUNDTRACK REMAKES & VARIATIONS / 1960-1982

Appelez ça comme vous voudrez : relectures, réadaptations, réarrangements, reprises, palimpsestes, traductions, trahisons, copies non-conformes, remakes, variations… Prenant comme modèle original une certaine histoire de la musique de film – quelque-chose qui flirterait avec mon panthéon personnel ? Si on veut. Pour moi, il s'agissait avant tout d'une obsession de faussaire. Le plaisir d'apprentissage personnel au travers du jeu – du dialogue – avec un matériau pré-existant, à la fois musical et cinématographique… On touche quasiment là au patrimoine ! Je n'ai pas voulu recopier ces musiques, mais plutôt les « refaire », les « recréer », avec mes propres moyens et mes propres limites, afin de pourquoi pas les comprendre, ou du moins d'en saisir l'essence. Peut-être qu'au travers de cette petite orgie organisée entre mon espace mental et mon home-studio, arriverais-je à toucher, ne serait-ce que du bout du doigt, un secret tenu par ceux que j'appelle volontiers des... Maîtres. Mieux : peut-être arriverais-je – en m'imposant un peu – à discuter avec eux, boire un verre… et plus si affinités...

La règle que je me suis imposé pour la conception de ce répertoire était de me focaliser sur une certaine période de l'histoire des soundtracks, de façon totalement arbitraire (entendez : non-historienne) : de 1960 (soit la composition de la partition de Psychose par Bernard Herrmann faisant entrer la musique de film dans une modernité conceptuelle et formelle) jusqu'à 1982 (soit le retour au classicisme symphonique et illustratif typique des années 30 à 50 opéré, entre autres, par John Williams dans le E.T de Spielberg). Une sorte de boucle. Je me suis aussi limité à quatre pays (États-Unis, Italie, France et Japon). Tous ces choix répondent uniquement à des goûts personnels... et autres fantasmes.